i wanna play the game, i want the friction . PV

I wanna play the game, i want the friction
(...)

ALASKA & ERASMO

Cela faisait plus d'une semaine que je n'étais pas partie en chasse, et même si je n'en ressentais pas forcément le besoin, j'avais décidé de faire une sortie en forêt. Peut-être était-ce du à mon ennui, mon envie de faire quelque chose, de me rendre utile... Même si ma vie vampirique n'avait jamais été parfaite, je pouvais faire énormément de choses et c'était une grande liberté. Maintenant que notre existence était connue de tous et que la compagnie était à nos trousse, il était déjà plus délicat pour moi de faire ce dont j'avais envie. Même le fait de sortir le soir était dangereux, étant donné que les agents de Fedora partaient en traque dès la tombée de la nuit, et parfois avant. Et cela posait de gros problèmes, car la plupart des vampires végétariens étaient quand même sensible à l'odeur humaine, alors chasser en pleine journée alors qu'il y avait un risque de croiser la trace d'un humain en ballade ou égaré, c'était risqué. Je pouvais être heureuse et fière de moi, car mon expérience en la matière faisait que je n'avais pas ce genre de problèmes. Bien entendu, je ne m'amusais pas non plus à chasser à cent mètres d'un groupe d'humain, mais j'arrivais à me contrôler plus facilement que d'autres. C'est pour cette raison qu'aujourd'hui, je n'avais pas voulu attendre que la nuit tombe. J'étais de nature têtue alors même si Demetri m'avait proposé d'attendre et de m'accompagner ce soir, j'avais refusé, lui faisant remarquer que je n'avais pas besoin de son aide et que j'étais capable de gérer une chasse en pleine journée. Malgré mon amitié envers lui, je restais une vampiresse indépendante et mon attitude avait le don de le faire rire, mais parfois de l'agacer, il faut l'avouer.

J'étais quelqu'un de raisonnable, c'est pour cette raison qu'a l'instant précis, alors que je me trouvais en pleine forêt, j'attendais depuis dix minutes déjà qu'un couple de randonneurs s'éloigne. Même si j'étais assez sure de moi, je ne voulais pas tenter le sort et faire quelque chose que je pourrais regretter par la suite. J'attendais avec impatience le moment où je ne sentirais plus l'odeur humaine car ce serait le signal, je pourrais partir en chasse et m'abreuver correctement. Le plaisir de la chasse était une chose que j'appréciais, c'était un élément naturel, je n'avais pas peur de paraitre sauvage ou autre, c'est un combat inégal mais lorsque je chassais, j'étais plus animale que humaine. J'aimais m'attaquer a des proies plus difficile qu'une simple biche, le plaisir était plus intense car il y pouvait y avoir un affrontement. Mais dans cette forêt là, on ne trouvait pas beaucoup d'ours ou de puma... Pour ça, il fallait que je prenne ma voiture et que je fasse plusieurs kilomètres. Mais bon, les petites bêtes frêles me nourrissait facilement au nombre de trois ou quatre. Je tendis l'oreille avant de remarquer que je ne discernais plus de voix humaines. Je pris une bouffé d'air et constata avec joie que l'odeur humaine ne venait pas me chatouiller les narines. Avec grâce, je bondis sur mes pieds et commençait à courir doucement. Je m'arrêtais à un endroit quelconque afin de me concentrer et de renifler les odeurs environnantes. Moins de deux minutes plus tard, j'avais repéré ma première proie et je fonçais sur elle. Avec agilité et rapidité, j'enfonçais mes crocs dans la chair douce de cette pauvre biche. Tout en veillant à ne pas laisser de trace de sang sur mes vêtements propres, je vida la bête de son sang, retenant une grimace à cause du goût peu agréable mais dont j'avais finis par m'habituer après tout ces années.

Une fois après en avoir finie avec ce premier animal, je me révélais tranquillement tout en essuyant ma bouche. Même si notre existence avait été découverte, j'aimais gardé une bonne apparence. Inutile de préciser que la vision d'une fille à l'expression innocente sortant de la forêt couverte de sang d'animal ne ferait pas vraiment bonne figure. Je n'étais pas du genre à apprécier les émeutes et je préférait me fondre dans la masse. J'abandonnais le cadavre de la biche à mes pieds et fit quelques pas en avant, prête à trouver ma seconde proie. Aussitôt, je me stoppais net, entendant au loin quelque chose qui venait par ici. Cela n'avait rien d'humain, c'était beaucoup trop rapide. Aucune chance pour que ce ne soit la compagnie, ils avaient beau être des abrutis, ils étaient quand même un peu plus discret que ça. Une fois retournée, j'observais les alentours. Je ne mis pas longtemps avant de reconnaitre la forme humaine se déplacent à toute vitesse, la couleur pâle de sa peau et l'intensité de son regard. J'appréciais la solitude, mais je n'avais rien contre un peu de compagnie, même si il était clair que je n'attendais aucun partenaire de chasse pour aujourd'hui et que je ne connaissais pas encore ce vampire-là. Pendant les quelques secondes où je réfléchissais, le vampire arrivait à présent à ma hauteur, m'ayant sans doute aperçu de loin avant de changer de direction pour venir à ma rencontre.

J’étais stupide, inconscient, complètement abruti. J’avais envie de me baffer tellement ce que je faisais était ridicule, et inutilement dangereux. Je ne m’étais pas nourri depuis plus de deux semaines. Ayant perdu l’appétit à cause d’une humaine, une simple mortelle. J’avais passé mes nuits à l’observer dans son sommeil au lieu d’aller chasser, au lieu d’aller me nourrir. J’avais voulu le faire un soir, mais je n’étais parvenu à détacher mon regard d’elle. Pour elle, je semblais même prêt à arrêter de vivre. C’était ridicule, absurde, je m’en voulais terriblement d’agir de la sorte, de devenir faible à cause d’une vulgaire humaine. Mais c’était plus fort que moi, j’avais beau user de toute la volonté du monde, je ne parvenais à la chasser de mes pensées. C’en était risible, et pathétique. Mais en plus d’être dépendant d’une jeune femme qui ne m’avait jamais parlé, jamais regardé, je m’étais mis en danger. Et ce qui devait arriver arriva. Mes yeux étaient rouges vifs, j’avais besoin de boire, de me nourrir maintenant, tout de suite ! Je savais que je ne tiendrais pas longtemps, je savais que si je n’allais pas chasser dès maintenant, je risquais de commettre une grave bêtise. C’est pourquoi, je m’étais rendu dans la foret rapidement, sans même prendre la peine de me changer. Ainsi, je débarquai au milieu des arbres, vêtu d’un pantalon en toile noire, et d’une chemise blanche. Rien de bien pratique pour le genre d’activité que j’allais exercer, mais je savais être propre. J’aurais voulu me nourrir de sang humain, rien ne m’aurait fait plus plaisir. Mais pour cela il aurait fallu que je parte à des centaines de kilomètres, en Suisse, ou en France par exemple. Oui, j’essayais de ne jamais tuer d’Italiens, même si parfois je cédais à mes envies. Aujourd’hui, donc, je n’avais pas le choix. Je devrais boire du sang animal. Tous mes sens étaient aux aguets, j’écoutais le moindre bruit, guettant le moindre mouvement, la moindre présence vivante. Je commençais à marcher, dans un silence des plus parfaits. Personne, à part un autre vampire ou un lycan, n’aurait pu découvrir ma présence ici.
Je me surpris à fuir l’odeur d’humain. J’avais peur de ne pas me contrôler, moi qui était toujours sûr de mes capacités à prendre sur moi et à me maîtriser. Aujourd’hui, il fallait que je m’isole. Je partis donc aussi loin que mes jambes me portaient. Une fois arrivé, dans un coin reclus des bois, je grimpai à un arbre. J’étais sur la plus haute branche, et mon regard passait à travers les feuilles, à travers les arbres, à travers tout ce qui m’empêchait de voir en réalité. Et là, j’aperçus ma proie. Un sanglier. Enorme. Il était fait pour moi, et m’attendait. Il n’en n’avait évidemment pas conscience, mais il allait vite s’en rendre compte. Et en effet, à peine quelques secondes plus tard, j’avais atterri à ses côtés. J’entrepris de planter mes dents dans sa carotide rapidement. Je n’avais pas envie de jouer, ni de combattre, il fallait que je boive. Une fois l’animal tué, je me précipitais sur son sang, et but tout en faisant attention de ne pas me tacher, malheureusement dans l’empressement, je m’étais fait une tâche dans le bas de ma chemise. Aïe. Tant pis je n’avais pas le temps de réfléchir. Une fois l’animal vidé de son sang, j’entrepris de trouver une nouvelle cible, j’aperçus alors à quelques centaines de mètres un majestueux cerf. Malheureusement pour lui, il subit le même sort que son compagnon le porc. J’avais assez bu, du moins, c’était suffisant. Mes yeux avaient sans doute repris leur couleur normale, c'est-à-dire le marron. Mon humeur aussi s’était améliorée. Je me promettais même d’arrêter d’aller voir cette jeune humaine. Promesse dont je savais pertinemment que je ne respecterais pas. Mais alors que je m’apprêtais à partir, je sentis l’odeur du sang animal. Un animal mort qui se vidait de son sang ? Pas de doute, un vampire était dans les parages. Curieux de savoir qui chassait sur le même territoire que moi, j’entrepris de rejoindre l’inconnu. Je me remis donc à courir, sans me préoccuper de savoir si je faisais du bruit ou non. Je me doutais que je n’en faisais presque pas, mais l’ouï des vampires étant plus développé, je ne fus pas surpris en arrivant, de voir que l’inconnue m’attendait. Je m’arrêtais donc à quelques mètres d’elle. L’observant de loin. Elle était jeune, et jolie, et je ne la connaissais pas. Je ne savais pas quel comportement je devais adopter. Peut-être était-elle du genre sanguinaire, et allait-elle m’attaquer. J’ôtai rapidement cette idée de mon esprit, si elle était ici, et qu’elle se nourrissait de sang animal, cela voulait bien dire qu’elle n’était pas un monstre, qu’elle n’était pas un être comme moi. Je décidai donc de tenter ma chance, dans tous les cas, je savais que si un duel éclatait, je prendrais avec facilité le dessus. J’approchais donc de la jeune femme, un fin sourire sur le visage. Je savais qu’elle était consciente que j’étais un vampire, la petite tache de sang sur ma chemise blanche en était une preuve. Une fois arrivé à deux petits mètres d’elle, je pus fixer mon regard dans le sien, curieux de savoir qui j’étais. J’en déduisais donc rapidement qu’elle n’était pas hostile à ma présence. Je lui dis donc, d’une voix amusée, mais aussi avec une touche de reproche :

« Pourrais-je savoir qui est la jeune femme qui chasse sur mes terres ? »

Possessif, arrogant ? Oui légèrement. Mais j’avais comme le pressentiment qu’elle ne prendrait pas mal mes paroles. Je me félicitais presque, de m’être nourri quelques instants plus tôt, parce que je savais pertinemment que si ça n’avait pas été le cas, j’aurais été d’une humeur massacrante. Et sans doute, qu’il n’y aurait pas eu que mon humeur de massacrante, si vous voyez ce que je veux dire…Je croisais les bras, attendant avec patience qu’elle me réponde. Cette rencontre s’annonçait pleine de surprises, mais je n’en n’avais pas encore entièrement pris conscience.

A l'approche de ce vampire encore inconnu, je n'avais pas adopté de position défensive. J'étais certaine qu'il n'y avait pas de danger, après tout, peu de vampire venait volontairement à la rencontre des gens de leur espèce afin de se battre. Et, même si rien ne me le prouvait clairement, ce vampire-là n'avait pas l'air de venir pour me chercher des noises. De toute façon, c'était plutôt moi qui aimait embêter les autres, j'avais souvent besoin de me distraire, et taquiner un vampire était une chose qui pouvait se dévoiler comme étant très intéressante. Bien entendu, j'évitais de pousser jusqu'à un affrontement, je n'étais pas non plus suicidaire et je n'aimais pas particulièrement qu'il me manque un bout de chair ou deux, mais la provocation, c'était quelque chose que je connaissais bien. Aujourd'hui n'était pas un des jours où j'avais besoin d'une distraction, et c'était aussi bien parce que je risquais de me faire une longue liste d'ennemis si je continuais comme ça... Je posais mon regard sur ce vampire qui n'avait pas l'air trop âgé d'apparence et je le détaillais rapidement. Il était plutôt pas mal, ces yeux et cette tache rouge sur sa chemise indiquait qu'il venait surement de se nourrir et il avait une carrure assez imposante mais n'était pas effrayant. Alors que lui aussi me faisait subir le même entretien visuel, je me contentais juste de ne pas bouger, bien que j'aurais surement été gênée si j'avais été courant qu'il pouvait voir à travers mes vêtements, bien que mon don bloquait peut-être son pouvoir, chose dont je ne pouvais pas être certaine. L'odeur renseignait sur son régime alimentaire du jour qui était végétarien. Je ne me posais pas la question de savoir si c'était toujours le cas ou exceptionnel, les vampires sanguinaires ne m'inquiétaient pas plus que ça et je ne me préoccupais pas de leur goût pour le sang humain.

Sa présence ne me dérangeait pas, j'avais encore de bonnes manières et j'étais toujours prête à parler avec quelqu'un qui venait à ma rencontre. Malgré mon caractère parfois distant et froid, je pouvais aussi être agréable et sociable. Surtout avec un vampire à l'apparence pacifiste. Il s'était rapproché de moi avant de s'arrêter à un peu moins de deux mètres de l'endroit où je me trouvais. En constatant ça, je remarquais le biche morte qui était à quelques mètres et je compris alors que c'était l'odeur du sang qui avait du l'attirait là où j'étais et lui signaler ma position. Il est vrai qu'une odeur de sang d'animal mort voulait dire qu'un vampire se trouvait dans les parages la plupart du temps. Je relevais mes yeux vers lui, attendant qu'il prenne la parole, curieuse de savoir à qui j'avais à faire. Forcément, il était malin et il m'invita à me présenter en première. Et je ne pouvais pas lui en tenir compte, j'aurais fait la même chose à sa place. Son terrain de chasse ? A cette mention, je haussais un sourcil, signe que je doutais que ces terres lui appartiennent. Mais docilement, ce qui ne m'arrivait pas souvent, je lui adressa un sourire tandis que je répondais à ça question.

« Je m'appelle Alaska, et pour ce qui est de ce terrain de chasse, rien n'indique qu'il est à toi...

Et puis-je savoir à qui ais-je l'honneur ? »

Ponctuant ma phrase d'un sourire quelque peu charmeur, je le laissais me répondre, attendant de mettre un nom sur ce visage vampirique. Ma première impression avait été la bonne, il n'était pas ici pour se battre ou quelque chose du genre, à moins qu'il attendait de connaitre mon nom avant de me sauter dessus mais j'en doutais fortement. De toute façon, même si je pouvais paraitre douce et fragile en apparence, mon aptitude au combat n'était plus à démontrer et, malgré ce qu'on pouvait penser, j'étais certaine d'avoir autant de chance de gagner contre lui que le contraire. Malheureusement, je n'aurais pas à prouver mon idée puisque les intentions du vampire n'avait aucunement l'air d'être belliqueuses. Je m'étais quelque peu rapproché de lui afin de m'asseoir sur un rocher. Une pratique typiquement humaine & que j'avais pris l'habitude de faire alors que cela m'étais inutile. Mais passait du temps aux côtés des mortels en se faisant passer pour eux m'avait donné ces quelques manies qui ne m'était pas indispensable. Je plongeais à nouveau mon regard dans le sien, attendant sa réponse à ma question.