Who's the stronger ?

- Prêt à jouer ?

Une nouvelle fois elle m’avait donné rendez-vous. Une nouvelle fois j’avais accepté. Je ne me lassais jamais de nos rencontres, de nos moments passés ensemble. Pourtant je détestais la personne avec qui je partageais tout ça. Je n’aimais pas sa façon d’agir, et surtout, je n’aimais pas son petit côté prétentieux, arrogant, imbu de sa petite personne. Elle se croyait au dessus de tout le monde, au dessus de moi. Chose qu’elle n’était pas, qu’elle ne serait jamais. J’aimais sa façon d’agir parfois, souvent similaire à la mienne. En y réfléchissant bien, c’était effrayant. Qu’un homme agisse comme je le faisais était déjà assez cruel, mais qu’une femme, aussi belle et dangereuse qu’elle, agisse de la sorte, c’était terrifiant. Mais je m’étais habitué à tout ça. Je m’étais habitué à son regard sadique, à son sourire qui ne voulait que trop dire le mal qu’elle était prête à faire. C’était devenu notre jeu, notre jeu à deux. Qui pouvait être le pire ? Qui était le plus sadique des deux ? Qui gagnerait cette compétition malsaine, et criminelle ? Nous arrangions toujours pour agir dans le parfait secret. Personne n’était au courant de nos agissements, et heureusement…Pour eux. Sinon nous serions sans doute dans l’obligation de les abattre, pour être sûr qu’ils ne parlent pas… Elle m’avait donc contacté dans la plus grande discrétion. Je n’avais rien de mieux à me faire, et je dois admettre que me mesurer une nouvelle fois à elle, me faisait plaisir, plus que plaisir même.
J’avais donc erré dans les ruelles sombres et froides de Florence. Je cherchais ma cible, celle qui me ferait jouir tellement son mal être serait élevé, celle qui me ferait gémir tellement ses cris seraient stridents. Inutile de vous dire que je prenais un plaisir malsain à observer toutes les personnes que je croisais. Je ne voulais pas m’amuser avec quelqu’un de banal, d’insignifiant. Et là, mon regard se posa sur une gamine. 16ans, 17ans à première vue. Oui, par rapport à mon âge elle n’était qu’une gamine. Elle était délicate comme des flocons de neige, et son visage était si beau que j’aurais pu m’y perdre. Je saisis donc l’occasion. Je m’approchais, et grâce à mon charme infaillible, commença à discuter avec elle. Elle était gentille, amusante, détachée, et elle me regardait avec ce sourire attendrissant. Je pense qu’elle regretterait très vite tout ça, mais pour le moment, après avoir bavardé deux trois minutes, elle accepta d’aller boire un verre avec moi. Nous partîmes donc tout deux en voiture. A lala, que la jeunesse pouvait être inconsciente lorsqu’elle le décidait. Plus j’accélérais plus elle comprenait qu’elle avais commis une grosse erreur. Alors qu’elle tentait d’ouvrir la poignet de la voiture pour s’échapper, je fermai les loquets. Elle était prise au piège, à mon propre piège. Je garai la voiture à proximité de la forêt, et descendis. Je la forçai à faire de même. Et c’est alors qu’elle commença à hurler ! Je la giflai violemment, l’assommant légèrement. Et afin d’aller plus vite sur le lieu de rencontre où je devais retrouver Enelya, je pris avec agilité la jeune femme que je posai sur mon épaule. Ainsi commença ma course fulgurante. Aucune branche ne me frappait le temps que j’arrive devant mon ‘amie’ vampire. Je déposai ma proie à mes pieds. Elle était encore un peu assommée, et se recroquevillait sur elle-même. Je pense qu’elle savait parfaitement ce qui allait se passer. DU moins elle savait qu’elle allait mourir, elle ne savait pas encore comment. Je plantai mon regard mauvais dans celui de mon adversaire. Je souris à sa remarque, et sur un ton sec répondit :

« Rectification. Prêt à gagner. »

Je ne l’avais pas quittée du regard une seule seconde, cherchant à percevoir chacune de ses pensées, chose que je ne pouvais faire contrairement à ma colocataire. Je jetai enfin un coup d’œil vers la proie de Miss Byrnes. Je me mis à éclater de rire. Un rire strident, à vous glacer le sang. Pas de problème avec le mien ou celui d’Enelya, ils étaient déjà gelés. Alors c’était ça, sa proie ? Un vieil alcoolique, qui ne se rendrait même pas compte de ce qu’il lui arriverait. Un homme dont personne ne s’apercevrait de sa disparition. Ma fille à moi, avait une famille, était doté d’une beauté éblouissante, la tuer révélait d’un acte de cruauté des plus barbares. Une fois de plus, j’avais été plus dure qu’Enelya. Je lui dis donc dans un murmure sarcastique.

« Il me semble que je marque le premier point. »

Je venais de lui montrer du menton la jeune femme qui semblait mourir à mes pieds. Enelya ne pourrait pas me refuser ce point, je l’avais gagné avec justice. Enfin, si on pouvait employer le mot ‘justice’ dans cette situation…

- Daccord pour cette fois.

- A toi l'honneur.